Avec le plan de relance, Emmanuel Macron vante son action européenne
Après les crises inédites accumulées depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron pense, enfin, tenir « sa » victoire. Une victoire « historique » et européenne arrachée avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président du Conseil européen, Charles Michel, au terme de plus de quatre-vingt-dix heures d’âpres négociations à Bruxelles pour s’accorder à vingt-sept sur un plan de relance de quelque 750 milliards d’euros, afin de relever l’économie de l’Union européenne (UE) après la pandémie de Covid-19. « C’est le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l’euro, a assuré le chef d’Etat lors d’une courte interview au JT de 20 heures sur TF1, mardi 21 juillet.
Je veux que nos concitoyens [en] mesurent l’importance. »
En intervenant de nouveau à la télévision, en pleine trêve estivale et seulement une semaine après son entretien du 14-Juillet,le président s’est attaché à inscrire cette annonce dans la continuité de son action européenne depuis le début du quinquennat.
L’accord entre les Vingt-Sept est le fruit d’un « travail de trois ans entre la France et l’Allemagne », a vanté le locataire de l’Elysée, évoquant son discours de la Sorbonne, le 26 septembre 2017.
Quelques mois après son élection, au sein de la prestigieuse université parisienne, « Macron l’Européen » avait affiché son ambition de bâtir une Europe « souveraine, unie, démocratique ».
Il était temps, affirmait-il, de penser l’Union, non plus seulement en termes économiques, mais aussi en termes de défense et de stratégie politique.
Une dette commune
« Nous nous sommes battus, mais nous l’avons », a insisté le président sur TF1, mardi. De fait, l’Europe, qui avait affiché ses divisions lors de la crise des dettes souveraines en 2010, menaçant la survie de la monnaie unique, et qui n’avait su faire montre de solidarité lors de la crise des migrants, s’accorde aujourd’hui sur un plan de relance d’une ampleur jamais vue, financé par une dette commune. Les Vingt-Sept, emmenés par le président français et la chancelière allemande, ont réussi à convaincre les pays « frugaux », pour ne pas dire « radins », (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark), de s’engager dans le projet d’une Europe plus fédérale et plus intégrée.
Dans ce schéma, la France est le troisième pays bénéficiaire, derrière l’Italie et l’Espagne. « Nous toucherons 40 milliards d’euros », a fait valoir le chef de l’Etat. De quoi financer 40 % du plan de relance national. D’un montant total de 100 milliards d’euros sur deux ans, ce dernier doit être présenté en conseil des ministres le 24 août, a précisé Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, mardi matin, sur Franceinfo.
Il financera des mesures pour « créer des emplois dans les secteurs industriels et écologiques »,a précisé M. Macron, énumérant pêle-mêle « le soutien à nos entreprises, la relance des secteurs stratégiques, les politiques de santé » ou encore « la culture et la politique de l’éducation